Hymne à la vie

Écrit par Chotika
Portraits de Tagore et Einstein réunis

De Tagore à Einstein, quand les mots servent à l'élévation du Soi

 

Hymne à la vie...

 

J’ai reçu mon invitation pour le festival de ce monde, et ainsi ma vie a été bénie.”

Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines nuit et jour court à travers le monde et danse en pulsations rythmées.

C’est cette même vie qui pousse à travers la poudre de la terre sa joie en d’innombrables brins d’herbe, et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs.

C’est cette même vie qui balance flux et reflux dans l’océan-berceau de la naissance et de la mort.

Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle. Et je m’enorgueillis, car le grand battement de la vie des âges, c’est dans mon sang qu’il danse en ce moment.

(Tagore)

 

 

La plus belle chose que nous puissions éprouver, c’est le côté mystérieux de la vie” (Einstein).

 

...Du cheminement du héros s’affranchissant du moi...

 

Mon propre nom est une prison, où celui que j’enferme pleure. Sans cesse je m’occupe à en élever tout autour de moi la paroi ; et tandis que, de jour en jour, cette paroi grandit vers le ciel, dans l’obscurité de son ombre je perds de vue mon être véritable.

Je m’enorgueillis de cette paroi ; par crainte du moindre trou, je la replâtre avec de la poudre et du sable ; et pour tout le soin que je prends du nom, je perds de vue mon être véritable.”

(Tagore)

 

La vraie valeur d’une personne se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens elle est parvenu à se libérer du moi.”

(Einstein)

 

...Par la voie du Tantrisme...

 

Délivrance n’est pas pour moi dans le renoncement. Je sens l’étreinte de la liberté dans un millions de liens de délices.

Emplissant à l’excès ce calice d’argile, toi, toujours tu verses pour moi le flot frais de ton vin aux multiples couleurs et parfums.

Mon univers allumera ses cents diverses lampes à ta flamme et devant l’autel de ton temple les placera.

Non ! Je ne vous fermerai jamais, portes de mes sens ! Les délices du voir, de l’ouïr et du toucher comporteront ton délice.

Oui, mes illusions brûleront toutes en une illumination de joie et mes désirs mûriront  tous en fruits d’amour”.

(Tagore)

 

“Rare est le nombre de ceux et celles qui regardent avec leurs propres yeux et qui éprouvent avec leur propre sensibilité.”

(Einstein)

 

Louange à la mort

 

Je sais qu’un jour viendra où je perdrais de vue cette terre ; la vie prendra congé de moi en silence après avoir tiré le suprême rideau sur mes yeux.

Cependant les étoiles veilleront dans la nuit, l’aurore surgira comme la veille et les heures encore s’enfleront pareilles à de vagues marines apportant plaisirs et chagrins.

Quand je pense à cet arrêt de mes instants, la digue des instants se brise ; soudain pour moi s’éclaire à la lumière de la mort l’univers avec ses trésors nonchalants. Exquise en est la plus humble demeure ; exquise y est la vie la moins prisée.

Les biens que j’ai souhaités en vain et les biens que j’ai possédés, qu’ils s’en aillent ! Et qu’à ces biens là seuls en vérité je m’attache, ceux que j’ai toujours méprisé ou que je n’avais pas voulu voir”.

(Tagore)

 

“La vie est une aventure. Elle doit être sans cesse disputée à la mort” (Einstein)